L’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, est la plus grande île de la côte ouest de l’Amérique (34 000km2 pour 460 km de long). Elle est, toutefois, peu peuplée (750 000 habitants) car seule la partie sud est réellement développée, notamment autour de Victoria. Cette dernière est, par ailleurs, la capitale de la Colombie-Britannique (eh non, ce n’est pas Vancouver) ! Notre article laissera de côté Victoria, tout simplement parce que notre road-trip s’est concentré sur la partie nord !
Tout d’abord, pourquoi avoir décidé de visiter l’île de Vancouver ? A l’origine, nous avions prévu de passer les fêtes de Noel à Québec ! Un Noël blanc à faire de la motoneige, des sorties en raquette ou en traineux… Bref, cela aurait été le pied total pour les fanas de Noël que nous sommes !! Malheureusement, le COVID nous a obligé à annuler nos vacances. Lorsque les frontières ont rouvert, nous nous sommes demandé ce que nous rêvions de voir et de faire. Personnellement, mon rêve était d’observer des orques dans leur état naturel ! Or, l’un des meilleurs endroits du monde pour les observer se trouve dans le nord de l’île de Vancouver, à Telegraph Cove !! Il n’en fallait pas plus pour nous décider à prendre nos billets d’avion !
Quasiment vierge de toute intervention humaine, le nord de l’île de Vancouver est l’un des derniers bastions de la nature sauvage. Forêts quasiment impénétrables aux arbres atteint de gigantisme, immenses plages, relief accidenté… Les paysages sont d’une variété et d’une richesse extraordinaires ! Et que dire de la façade maritime ? Unique au monde, elle est célèbre pour ses tempêtes spectaculaires lorsque la puissance de l’Océan Pacifique vient se fracasser contre le littoral de la côte occidentale. La nature, préservée, sert de refuge pour de nombreux animaux. Ainsi, elle abrite 12 000 ours noirs, soit la plus grande concentration d’Amérique du Nord ! Loups, cougars, orques, lions de mer, baleines à bosse, loutres, marsouins, pygargues à tête blanche… Bref, l’île de Vancouver est un véritable joyau, un écrin de verdure encore protégé contre les interventions humaines.
Notre itinéraire sur l’île de Vancouver
Nous avons choisi d’atterrir à Nanaimo, histoire de raccourcir un peu la distance jusqu’à Telegraph Cove. Dès notre arrivée sur l’île, nous avons pris la direction de Campbell River. La ville, mondialement réputée pour la pêche au saumon, ne présente pas de charme particulier mais permet de faire une halte sur la route menant au nord de l’île. Puis, le lendemain, direction Telegraph Cove ! Le paysage devient plus sauvage au fur et à mesure que l’on progresse vers le nord avec une alternance de lacs et de forêts. Deux jours plein sont amplement suffisant à Telegraph Cove, à moins que vous ne vouliez multipliez les activités comme les trails ou le kayac de mer.
Notre itinéraire nous amène, ensuite, à Tofino. Malheureusement, l’île ne comporte pas 36 routes. Vous êtes obligé de redescendre quasiment jusqu’à Nanaimo avant de pouvoir couper à travers l’île. Quasiment 6 h de route, au total, en une journée mais le paysage en vaut la peine. La route entre Nanaimo et Tofino est fabuleuse. Vous allez couper à travers les montagnes et en prendre plein les yeux !! De nombreuses activités sont possibles à Tofino ! Nous y sommes restées 2 jours plein mais c’est assez frustrant car loin d’être suffisant pour tout voir. 3 jours seraient, à mon sens, la durée idéale !
Pour finir, nous sommes reparties vers Nanaimo afin de prendre le ferry pour Vancouver.
Elk falls provincial park
Sur le chemin de Telegraph Cove, nous avons choisi de faire une halte au Elk falls provincial park. Ce parc se situe non loin de Campbell River. Cela permet donc de souffler un peu sur le long trajet qui mène au nord de l’île. Il abrite une très jolie chute d’eau ainsi qu’un pont suspendu à 60 m. de hauteur. C’est une très chouette balade, facile d’accès, dans un environnement magnifique.
Telegraph cove
Notre première étape sur l’île de Vancouver est un petit village d’une vingtaine d’habitants, situé au nord de l’île. Plus de 5 heures de route sont, cependant, nécessaires pour atteindre Telegraph Cove depuis l’aéroport de Nanaimo. Ce village se trouve dans l’une des dernières zones quasiment vierge du continent nord-américain. Il fut construit en 1912, dans une petite crique, afin d’y installer une station de télégraphe. Aujourd’hui, c’est un petit village pittoresque absolument charmant constitué de maisons sur pilotis, le tout niché au bord du Détroit de Johnstone ! Pourquoi faire tout ce chemin pour se rendre dans ce petit village, situé au milieu de nulle part ? Tout simplement, parce qu’il s’agit d’un des meilleurs spots du monde pour observer les orques !!
Environ 200 orques et 70 baleines à bosse reviennent dans la région, chaque année, à partir du mois de juin. De nombreuses croisières d’observation sont donc proposées, que ce soit en bateau, en zodiac ou même en kayac. Certaines excursions proposent, également, d’aller observer les grizzlis pour la modique somme de… 300$ ! A ce prix-là, il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour apercevoir quelque chose ! Ceci dit, la faune locale est tellement riche qu’il est bien rare de ne rien voir du tout ! Il n’y a qu’à voir les nombreux panneaux mettant en garde contre la présence d’ours en plein cœur du village pour comprendre qu’ici la nature est d’une richesse incroyable !
Lors de nos 2 jours sur place, nous avons eu la chance d’apercevoir des orques, des marsouins, une baleine à bosse, des pygargues à tête blanche, une biche avec ses deux adorables faons et même… un ours noir ! Ce village est un bout du monde paradisiaque que l’on a bien du mal à quitter !
Que voir dans les environs de Télégraph Cove ?
La région regorge, également, de randonnées pour les adeptes du trail. Pour ceux qui, comme nous, aime la randonnée un peu plus tranquille, nous vous conseillons la balade le long du littoral, à Port Alice. Pour se loger, vous pouvez tenter de réserver une place dans l’une des maisons traditionnelles de Telegraph Cove ou dans le camping du village. Sinon, nous vous recommandons le Glenn Lyon Inn, à Port Hardy. L’hôtel donne directement sur la plage et offre un point de vue fabuleux !!
Tofino, village « branché » de l’île de Vancouver
La zone côtière autour de Tofino est classée réserve de la biosphère par l’UNESCO. Si la ville en elle-même n’a rien d’extraordinaire (c’est, surtout, une succession de restaurants branchés et de boutiques), le cadre naturel dans lequel elle est située est unique au monde par la richesse de sa faune et de sa flore. C’est un véritable paradis pour les surfeurs et les « chasseurs de tempêtes » avec une ambiance décontractée et conviviale.
De nombreuses excursions sont proposées pour aller observer les baleines, les lions de mer, les loutres et les ours noirs. Le coin regorge, également, de randonnées, notamment grâce à la proximité du parc national du Pacific Rim. Vous pouvez aussi opter pour un survol des broken inslands en hydravion ou une excursion à hot spring cove. Il s’agit de bassins alimentés par des sources d’eau chaude. Elles sont accessibles après 30 minutes de marche dans la forêt mais l’île sur lesquelles elles se trouvent n’est accessible qu’en hydravion ou en bateau. Si le temps le permet, ne manquez pas d’aller observer le coucher du soleil sur l’une des nombreuses plages qui bordent Tofino !!
En ce qui concerne les hôtels, vous avez l’embarras du choix car chaque plage dispose d’un ou plusieurs établissements. Personnellement, nous avions opté pour le Best Western. L’accueil n’était pas des plus chaleureux mais sa situation sur la plage était idéale !! Je garde un merveilleux souvenir du coucher de soleil que nous avons contemplé en mangeant nos parts de pizzas !
Le parc national du Pacific Rim, joyau du l’île de Vancouver
La route du parc national du Pacific Rim est considérée comme l’une des plus belles de l’ouest américain ! Ses kilomètres de plages et de forêts luxuriante en font un véritable paradis pour la biodiversité.
Le Wild Pacific Trail est l’une des plus belles randonnées de l’ouest américain avec trois boucles possibles autour d’Ucluelet, non loin de Tofino : artist loop, rocky bluff (idéal pour tenter d’apercevoir les lions de mer) et lightouse loop au départ du phare d’Amphitrite. Chacune de ces boucles fait entre 1 et 2, 6 km pour un niveau assez facile.
Autre randonnée à ne pas rater dans la région : la Rainforest. Cette foret pluviale côtière est l’une des zones non tropicales les plus humides au monde ! Les fortes pluies qui sévissent dans la région rendent ces forêts denses et vertes. Deux boucles de 2 km chacune permettent de se balader au cœur de cette forêt quasiment impénétrable, sur des pontons en bois. Le toit végétal est tellement dense que la lumière du soleil peine à franchir la canopée. Absolument sublime !!
Cathedral Grove
Cathedral Grove se situe dans le parc Mac Millian. Nous y avons fait une halte sur le chemin du retour entre Tofino et Nanaimo, juste avant de reprendre le ferry pour Vancouver. C’est ici que se trouvent les plus gros arbres du Canada. Il s’agit des derniers vestiges de la forêt pluvieuse tempérée qui couvrait l’île, il y a de cela des milliers d’années. Pour les Amérindiens, ce site était sacré. Un sentier de promenade bien aménagé et agréable permet de se balader à travers cette forêt aux arbres gigantesques.
Informations pratiques pour se rendre sur l’île de Vancouver
- Tarif d’entrée : l’accès au parc du Pacific Rim est payant (10$ par personne). Vous pouvez vous procurer le pass à l’avance sur le site Parcs Canada. Ce pass vous donne accès à la plupart des parcs nationaux canadiens (Banff, Yoho, Jasper, Pacific Rim…). Si vous passez plus de 3 journées dans un parc national ou que vous voyagez à plusieurs, il peut être intéressant de prendre des abonnements.
- Se déplacer : la voiture reste nécessaire pour profiter pleinement de tous les trésors qu’offrent cette île.
- En ce qui concerne les restaurants, les Canadiens mangent très tôt (entre 18h et 20h). Ainsi, n’espérez pas vous mettre grand-chose sous la dent si vous arrivez après 20h. Nous avons eu beaucoup de mal à nous adapter à ces horaires car nous aimons bien traîner lors de nos randonnées. Trouver des restaurants ouverts a été une vraie galère durant tout le séjour donc essayez de ne pas rentrer trop tard lors de vos sorties !!
- Si vous arrivez sur l’île par l’avion, faites attention avec votre valise. Les avions qui font la liaison entre Vancouver et l’île sont assez petits. Par conséquent, il arrive fréquemment que les bagages n’arrivent pas tous à destination (et je parle d’expérience) ! Dans notre cas, le service concerné par la perte des bagages a catégoriquement refusé de nous faire livrer notre valise ailleurs qu’à Tofino (où nous ne nous rendions que 5 jours plus tard). Prévoyez donc un kit de « survie » dans votre sac, juste au cas où…
- L’île regorge de vie sauvage. En effet, les ours noirs, les loups et les cougars sont nombreux dans la région. Si vous le souhaitez, vous pouvez acheter de la bombe au poivre (soi-disant efficace contre les ours) dans les superettes des stations-services (plus de 50$ tout de même). Bien évidemment, elles sont interdites dans les avions. Si vous prenez un vol intérieur pour vous rendre dans une autre région du Canada, vous devrez donc laisser la bombe au poivre à la douane. Sinon, soyez prudents lors de vos balades. Evitez de transporter de la nourriture (les ours raffolent, notamment, de la menthe) et faites du bruit afin de prévenir la faune de votre présence.
L’île de Vancouver offre une variété de paysages époustouflante. Certes, les paysages y sont moins spectaculaires que dans les Rocheuses mais l’île possède quelque chose d’envoutant. Une douceur de vivre unique, la sensation d’être au bout du monde. Et, toujours, ce contact privilégié avec une faune extraordinaire qui fait du Canada un pays à part dans notre cœur !
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