Carthage, un passé glorieux
Carthage est fondée au IXème siècle av. J.-C. dans le nord de la Tunisie actuelle par des Phéniciens de Tyr. Elle s’impose rapidement comme l’un des centres les plus brillants de l’Antiquité. De nos jours, elle est présente dans l’imaginaire universel à travers de grandes figures comme celle d’Hannibal. Elle a abrité les amours contrariés de Didon, fondatrice légendaire de Carthage, et d’Enée, prince troyen en exil. Brisée par le départ de son amant, Didon se serait suicidée en s’empalant sur une épée. Selon une autre version, Didon se serait immolée par le feu afin d’échapper aux avances d’un roi local.
Carthage développe un empire commercial puissant qui la pousse à entrer en conflit avec Rome. Au IIIème siècle avant notre ère, les deux cités sont en pleine expansion et étendent leur influence sur une partie du bassin méditerranéen. Au total, les deux puissances s’affrontent militairement au cours de trois guerres puniques. Elles se disputent, entre autres, le contrôle de la Sicile, zone stratégique dans le commerce méditerranéen.
En 218 av. J.-C., durant la deuxième guerre punique, Hannibal Barca, chef militaire et stratège de génie, entreprend de marcher vers l’Italie en faisant traverser les Pyrénées et les Alpes à son armée. Hannibal ne parvient pas à s’emparer de Rome mais il constitue l’une des plus grandes menaces que la République romaine ait eu à affronter. La peur ressentie suite à cet épisode, les revers et les humiliations subis dans leurs luttes face à la puissante cité carthaginoise, poussent certains sénateurs à réclamer une victoire totale et un anéantissement complet de la ville.
Delenda Carthago
Caton l’ancien était un fervent partisan de la destruction de Carthage. Selon la légende, le sénateur commençait ou terminait tous ses discours devant le Sénat par la même phrase, et ce quel que soit le sujet évoqué : « Delenda Carthago ». « Il faut détruire Carthage ». Selon lui, la punition devait être à la hauteur de l’affront. Exemplaire et définitive.
Après un siège de 4 ans, en 146 av. J.-C., la troisième guerre punique s’achève par la destruction complète de Carthage. Les Romains brûlent puis rasent la cité. Ils réduisent les survivants en esclavage et lancent une malédiction sur le sol même de la cité suppliciée. Celle-ci reste à l’état de ruines pendant plus d’un siècle afin de servir d’exemple à tous ceux qui oseraient contester la suprématie romaine. Elle n’est refondée que bien plus tard, au Ier siècle de notre ère, sous le règne d’Auguste. La nouvelle Carthage devient la capitale de la province d’Afrique.
Le site archéologique de Carthage
Malheureusement, il ne subsiste plus grand-chose de la Carthage d’origine. Des traces d’incendie sont encore visibles sur quelques vestiges. Les lieux donnent, cependant, une bonne idée de la puissance carthaginoise tant l’ampleur du site impressionne. Les vestiges couvrent plusieurs siècles d’histoire (périodes punique, romaine, vandale, paléochrétienne…). Visiter Carthage équivaut à un véritable voyage dans le temps. Therme romain, citernes, basiliques, amphithéâtre, nécropoles, villas romaines… Le site est immense et les vestiges sont dispersés dans la Carthage moderne. Ils restent, cependant, assez proches les uns des autres. Une bonne demi-journée est nécessaire afin d’apprécier pleinement les lieux.
Notre excursion à Carthage
Nous avons visité le site de Carthage dans le cadre d’une journée organisée par notre hôtel lors de notre voyage en Tunisie. L’offre incluait la visite des thermes romains, du musée archéologique, des souks de Tunis et du village de Sidi Bou Saïd. Autant dire que la journée était bien remplie et qu’il n’était pas question de flâner en cours de route. Le temps sur place était strictement chronométré : 2h et pas une minute de plus !
Ce type de visite est frustrant lorsqu’on aime prendre son temps. Mais nous étions jeunes (ma sœur avait à peine 18 ans). Cela nous rassurait d’effectuer ces visites dans un cadre sécurisé. D’autant qu’il s’agissait de notre premier voyage seules, sans nos parents pour nous chapeauter 😊. Dotées d’un sens de l’orientation des plus discutables, nous avons jugé plus sûr d’opter pour une visite encadrée.
La visite s’est concentrée sur un seul site, les vestiges des thermes romains d’Antonin. Ces derniers font partis des ruines les mieux préservées de la cité. Il s’agit de l’ensemble thermal le plus important construit en Afrique même si, malheureusement, il n’en reste pas grand-chose. Le bâtiment fut édifié en bord de mer suite à l’incendie qui ravagea la cité au IIème siècle de notre ère. Les ruines se résument à quelques vestiges du rez-de-chaussée et à des colonnes éparses mais elles impressionnent et donnent une idée de la splendeur des lieux à l’époque romaine.
Si vous manquez de temps, les principaux lieux à visiter sont l’amphithéâtre romain, le tophet de Salombo (site sacré dédié aux divinités phéniciennes où de nombreuses sépultures d’enfants furent découvertes) et les thermes d’Antonin.
Informations pratiques
Lors d’un voyage en Tunisie, vous pouvez accéder facilement au site archéologique de Carthage (en train ou en taxis) depuis Tunis.
Le même ticket donne droit à l’entrée pour l’ensemble du site (12 dinars, soit 4 euros). Des excursions à vélos sont, également, proposées. La plupart des hôtels proposent une visite guidée. Dans ce cas, le temps passé sur place est limité et vous ne verrez qu’une infime partie des vestiges, généralement les thermes romains. Devant chaque site, des guides vous proposent leurs services (les guides officiels présentent des badges). Si vous faites la visite par vous-même, sachez que les informations et les panneaux explicatifs manquent afin de comprendre pleinement l’histoire des lieux. Reste l’histoire mythique de cette cité et la vue inoubliable sur le golfe de Tunis.
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